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Sociologiquement édifiant ! C’est le constat auquel j’ai conclu en revisionnant le film “Amours voilés” du cinéaste marocain Aziz Salmy, qui m’a permis, actualité oblige, d’observer avec un nouveau regard la morphologie du changement subliminal revendiqué, depuis quelques temps, par cette jeunesse arabe, tiraillée entre modernité et conservatisme et qui tente de concilier entre le divin et le charnel, autant de concepts vitaux et existentiels, qui balisent le sens que tout un chacun souhaite donner à sa vie, dans le respect des conventions morales et sociales.
“Amours voilés”, c’est la mésaventure de la belle Batoul, pédiatre, célibataire de 28 ans, qui tout en étant coincée entre le respect de la Foi et le feu de la passion qui la consume, finit par céder à la tentation de se donner à un amant divorcé. Mais, c’est, aussi, une histoire qui me rappelle celle d’une « célébrissime » mamie qui ne cesse de s’autoproclamer égérie de la vertu, et qui, au matin de son cinquante troisième printemps, a été envoutée par le “démon de midi”.
Pour ce « symbole frelaté du puritanisme », il n’est pas aisé de dissimuler, dans le conservatisme ambiant qui caractérise un pays comme le Maroc, son “amour voilé”, d’ou son besoin de naviguer “toutes voiles dehors” sur “l’arche de joseph”, sosie de Zizou (Noé nous excusera ce plagiat), à destination de la capitale grecque, ou une fois installée dans le confort de l’hôtel “Parck”, elle passera cette villégiature à inviter avec hardiesse son timonier à se caler entre ses jambes, sous le regard protecteur d’Eros, sacrifiant, ainsi, suavement et avec volupté, sa chasteté, sur l’autel de l’acropole d’Athènes.
Même si une certaine angoisse “spirituelle” l’envahit par intermittence, le temps de se faire pardonner l’offense à Dieu et de chasser les pensées “malfaisantes”, le carcan du foyer conjugal où sévit un mari “vieillot”, finit, toujours, par libérer, de plus belle, sa conscience et légitimer ses recherches éperdues, pour vivre de nouvelles relations adultères, avec une prédilection pour de jeunes apollons à la condition physique “olympienne”, qu’elle incite à faire “leur profession de foi” en lisant le “kama-sutra”, dont elle se targue de maitriser les figures les plus cocasses.
Cette nymphe, en apparence pudibonde, qui tout en s’érigeant en pourfendeur de l’esprit cartésien dominant en occident, n’hésite pas à en adopter la dernière mode libertine, en vogue parmi les icones quadragénaires du showbiz et du cinéma americain, à l’image de Madonna ou encore Demi Moore et Sharon Stone, qui ont décidé d’assouvir publiquement leur ardeur physique auprès de partenaires masculins de quatorze à vingt ans leurs cadets, affublés des sobriquets “lionceaux” ou “toy boys”.
C’est ce que l’on désigne par “femmes couguars”, phénomène apparu en 2004, qui tient ses origines du félin du même nom et qui dispose d’un site électronique que je me ferais un plaisir de communiquer à notre nonne du jour, si elle le désire.
Ces « prédatrices de la bonne chair » ont vraisemblablement inspiré cette mamie libidineuse bien de chez nous, adepte de surcroit de “la bienfaisance immorale”, notamment lorsqu’elle a réussi à faire tomber, entre ses griffes acérées des “lionceaux” qui, lors de rencontres romanesques à la ville-ocre ou dans un minibus aux vitres teintées conduit sur la corniche de Casablanca, par une complice du pêché qui n’a de “pureté” que le prénom, ne cessent de flatter la douceur anatomique de leur amante quinquagénaire, la rassurant que “sa plastique est restee intacte”, malgré sa torpeur ménopausique et l’usure du temps.
Faut-il donc prendre en « pitié » les écarts de piété d’une femme n’ayant cesse de marketer, sa vie durant, une image d’égérie mystico-politique et qui, lorsque son désir terrasse sa raison, s’avère incapable de contenir sa libido insatiable ?
D’ou l’ultime question de savoir si cette “nymphomane voilée” est en mesure de comprendre que le sexe et la politique ne font pas bon ménage, car entre les deux, il y a l’interstice du mensonge, dont elle est une adepte invétérée et qu’à fortiori, toutes “les jacqueries batardes” dont elle accouche sont toujours accueillies dans le mépris et l’indifférence.
Loin d’être une fiction, l’histoire de cette « mamie » déchirée entre une rectitude à laquelle son statut socio-religieux l’astreint et son goût prononcé pour la luxure, est bien réelle et regorge de frasques aussi piquantes les unes que les autres, pouvant donner matière à une longue série télévisée ou à une production cinématographique qui ne manquerait pas de garantir à notre libidineuse d’être nominée aux oscars de la série X, tant que la cinémathèque est à l’honneur. Galanterie oblige, le palmarès orgiaque de la dulcinée, fille de son père, mérite un retour plus en profondeur. C’est promis on y reviendra.
Agora-presse